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vendredi 23 novembre 2007

Histoire de l'Agence Juive

Source: Agence Juive

Nous sommes en 1929.

Voici déjà sept ans que la société des nations (éphémère ancêtre de l’ONU) a confié à la Grande Bretagne un mandat sur la Palestine. Le mandat chargeait la puissance mandataire d’assumer «la responsabilité d’instituer dans le pays un état de choses politique, administratif et économique de nature à assurer l’établissement du foyer national pour le peuple juif (…) et à assurer également le développement d’institutions de libre gouvernement, ainsi que la sauvegarde des droits civils et religieux de tous les habitants de la Palestine, à quelque race ou religion qu’ils appartiennent.» (article 2 du mandat)

Pour assister la Grande Bretagne dans cet objectif «un organisme juif convenable sera officiellement reconnu et aura le droit de donner des avis à l’administration de la Palestine et de coopérer avec elle dans toutes questions économiques, sociales et autres, susceptibles d’affecter l’établissement du foyer national juif et les intérêts de la population juive en Palestine, et, toujours sous réserve du contrôle de l’administration, d’aider et de participer au développement du pays.» (article 4 du mandat) C’est l’Organisation Sioniste Mondiale qui créera, lors de son 16ème congrès, cet organisme juif auquel elle donnera le nom d’Agence Juive.

L'Agence Juive représentera alors les intérêts du Yishouv juif face à la puissance mandataire jusqu’à la naissance d’Israël, en 1948. Elle s’occupera en outre de l’organisation de la vie économique et sociale au sein du Yishouv, répartissant les visas d’immigration accordés par la puissance mandataire, installant les nouveaux immigrants, construisant de nouveaux villages, développant l’activité économique, sociale, culturelle et sanitaire.

La montée des persécutions nazies contribue, dès le milieu des années trente, à mettre l’Agence Juive sur le devant de la scène pour assumer la responsabilité du sauvetage des juifs d’Allemagne. Tâche menée, on s’en doute, de manière incomplète mais qui fondera durablement ce qui reste à ce jour la vocation principale de l’Agence Juive : Permettre à tout juif de faire son Alya ; Le chercher pour le sauver quand c’est nécessaire.

L’entrée en guerre fait se refermer l’étau sur les juifs d’Europe. L’objectif de l’Agence Juive est désormais d’obtenir à tout prix des certificats d’entrée pour la Palestine mandataire. Ces certificats étaient accordés, amer paradoxe, seulement au compte-gouttes à un moment ou les juifs en avaient cruellement besoin. Les juifs faisaient les frais de la politique proche orientale de la Grande Bretagne qui vida peu à peu le mandat qui lui avait été confié de tout contenu.

La fin de la guerre amène le besoin d’organiser l’évacuation et la réinstallation de centaines de milliers de survivants de la Shoah. L’opération «Berikha» (fuite) organisée par l’Agence Juive permettra l’évacuation d’Europe centrale de 250 000 survivants et leur réinstallation provisoire dans différents campements d’Europe orientale, à Chypres notamment.

Parallèlement, des bateaux tentaient régulièrement leur chance et essayaient de faire débarquer clandestinement des survivants qui n’avaient pas obtenu de visas de la puissance mandataire.

En marge de ces vastes opérations de sauvetage, l’Agence Juive continuait d’assumer, de fait, la gestion des affaires du Yishouv. Et celles-ci prenaient, après la guerre, la tournure d’une confrontation ouverte avec la puissance mandataire qui refusait d’assumer la création d’un «foyer national pour la peuple Juif» et restait indifférente aux attaques perpétrées par les arabes contre le Yishouv. C’est donc de l’organisation de la défense juive qu’il était surtout question de 1945 à 1948.

L’échec des britanniques à trouver une solution au conflit entre les populations juives et arabes traça la voie à la décision historique de l’ONU de partager la Palestine en deux états, l’un juif, l’autre arabe. Soulagement et explosion de joie dans le Yishouv ; Mais aussi veillée d’arme car les Arabes ont refusé le plan de partage et juré la parte de l’Etat d’Israël naissant.

La période qui précède la déclaration d’indépendance du 14 mai 1948 voit se constituer les futures institutions de l’Etat d’Israël, nées pour partie des restes de l’administration mandataire et pour partie d’un remaniement des institutions du Yishouv. De nombreuses prérogatives de l’Agence Juive sont ainsi transférées à un gouvernement provisoire.

L’Agence Juive quitte les devants de la scène politique pour se consacrer à la vaste tache du rassemblement des exilés. Une œuvre titanesque : La population d’Israël est de 600 000 âmes à sa naissance. Elle va intégrer près de 1 300 000 immigrants jusqu’à la guerre des 6 jours, soit deux fois sa propre population. Les nouveaux arrivants viennent du monde entier :

- D’Europe centrale et orientale d’abord : Rescapés de la Shoah, entassés dans des camps de personnes déplacées à Chypres ou ailleurs, ils sont les premiers à profiter des possibilités d’immigration illimitées qu’offre l’Etat d’Israël. 100 000 Olim débarquent depuis la déclaration d’indépendance jusqu’à la fin de l’année 1948 ; 239 000 en 1949, 170 000 en 1950 et 175 000 en 1951.

- Du Yemen : L’opération « Tapis Volant » transfert, par avion, environ 50 000 juifs en Israël, dans des conditions ressenties par les voyageurs comme « bibliques » (le voyage en avion rappelle le verset du livre de l’exode – XIX, 4 : Et je vous ai porté sur des ailes d’aigles et amené vers moi).

- D’Irak : La communauté juive menacée (110 000 personnes) arrive en Israël en 1951 avec l’opération «Ezra et Nehemia».

- Du Maroc (120 000 juifs jusqu’en 1960) de Tunisie (22 000 durant la même période) de Libye, d’Egypte, de Syrie, du Liban, de Turquie et d’Iran.

L’Agence Juive doit organiser le rapatriement des nouveaux venus et leur installation dans le pays. Installation qui se fait dans des conditions souvent difficiles, vu les difficultés économiques importantes.

L’Agence Juive continue depuis son rôle de rassembleur des exilés. Chaque année, des milliers de nouveaux immigrants sont arrivés en Israël.

On peut toutefois distinguer trois autres temps forts dans cette odyssée :

Les deux premiers sont les impressionnants sauvetages des juifs d’Ethiopie.

En 1984, 9 000 juifs sont amenés d’Ethiopie en Israël par un immense pont aérien (opération Moshé)

En 1991 l’opération est reproduite : 14 300 juifs d’Ethiopie gagent Israël en 36 heures (opération Salomon)

Le troisième temps fort est la conséquence de la chute du bloc Soviétique. Celle-ci entraîne la montée en Israël de plus d’un million de juifs d’Ex-URSS. L’Alya d’ex-URSS est désormais en baisse et c’est vers les nations occidentales ou vivent actuellement le plus de juifs, que se tourne désormais l’Agence Juive. L’Alya n’y est certes pas vécue dans la même urgence que dans les pays d’ex-URSS ou d’Ethiopie, mais le maintien d’un fort taux d’assimilation, ainsi que la résurgence de la bête antisémite, rendent nécessaire cette action.

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