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vendredi 25 janvier 2008

Israël : un pays d’actifs

Par Sophie Castella pour Guysen International News

Bonne nouvelle : pour la première fois depuis plus de 10 ans, Israël enregistre un taux de chômage des plus bas, voire le plus bas au monde. D’après le Bureau central des statistiques, ce dernier serait ainsi tombé à 6,6 % en novembre dernier. Une amélioration notable, donc, mais qui, aux yeux de certains, doit être relativisée.

D’après le nouveau rapport sur l’emploi publié par le Bureau central des statistiques, le chômage n’aurait cessé de diminuer depuis août dernier. Estimé à 7,2 % en juillet, 7 % en août, 6,8 % en septembre, et 6,7 en octobre, celui-ci a finalement atteint les 6,6 % en novembre dernier.

Une baisse régulière et notable, qui aurait permis à 44 000 personnes d’entrer dans le monde du travail ces 12 derniers mois. En novembre dernier, ils n’étaient donc plus que 194 000 à chercher du travail en Israël.

Des résultats que le ministre des Finances et la Banque d’Israël n’attendaient pas de sitôt. La raison de cette chute favorable : la forte croissance économique de la plupart des industries israélienne, qui a permis de créer de nouveaux emplois.

"Ces dernières années, le gouvernement a investi énormément d’argent pour créer de nouveaux emplois", a déclaré le Premier ministre Ehoud Olmert. Ce dernier s’est dit "heureux de voir que ces mesures prises par le gouvernement, comme la modification des taxes et les efforts pour encourager les gens à trouver un travail, ont favorisé la réduction du taux de chômage qui est aujourd’hui le plus bas au monde".

Cependant, si une telle amélioration de la situation salariale en Israël mérite l’attention, certains modèrent leur enthousiasme, comme le ministre des Finances, Ronnie Bar-On. "Nous sommes de nouveau face à des résultats encourageants pour notre économie. Mais ce n’est pas suffisant. Nous devons procéder à la mise en œuvre de l’agenda social et nous assurer de la participation de la population active dans la lutte contre la pauvreté".

Le professeur Manuel Trachtenberg, conseiller économique du Premier ministre, a quant à lui affirmé que si "ces chiffres prouvent que nous sommes dans une conjoncture économique favorable, un taux de chômage de 6,6 % est encore haut". "Il y a des populations particulièrement touchées par le chômage", ajoute-t-il.

Manuel Trachtenberg mentionne notamment la communauté ultraorthodoxe ou encore la population arabe du pays, dont la situation est considérée comme "particulièrement problématique".

Par ailleurs, certains vont même jusqu’à remettre en cause la validité de ces résultats. Il est en effet important de noter, et ce, avant toute analyse, en quoi consiste un "chômeur" pour Israël. Il s’agit bien d’une personne qui n’a pas travaillé une heure dans la semaine durant laquelle cette étude a été menée.

Ainsi, les résultats proposés par le Bureau central des Statistiques pourraient bien exclure toutes les citoyens israéliens en situation très précaire. C’est d’ailleurs ce que soutient en partie Leah Achdut, membre de l’institut israélien Van Leer.

Si d’après elle "nous avons bien assisté à une augmentation significative du nombre d’employés", il est nécessaire "d’analyser d’autres points qui ne nous viennent pas forcément à l’esprit lorsque l’on étudie des statistiques".

"Prenons par exemple le type de travail créé : s’agit-il de travail à temps plein ou à temps partiel ? Car c’est tout à fait différent du point de vue de la sécurité de l’emploi." "Et qu’en est-il des salaires dans les différentes industries ? D’après ce que j’en sais, l’augmentation des salaires n’a pas été la même dans tous les secteurs d’activité, ce qui implique que les salaires n’ont pas été revus à la hausse équitablement dans chaque branche de l’économie".

Ainsi, même si ces résultats sont optimistes, ils manquent beaucoup de précisions, ce qui pourrait remettre en question leur importance. Pour Leah Achdut, "ces chiffres indiquent seulement avec certitude que les Israéliens sortent et trouvent du travail quand on leur en offre".

Le gouvernement espère désormais atteindre les 5 % durant l’année 2008. Un objectif réaliste, certes, mais également très ambitieux.

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