Source : Arouts 7
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La philosophie inhérente à la vie au kibboutz est passée de mode. Le kibboutz dans sa forme originelle était un mode de vie collectif où tout était partagé. Il représentait le socialisme, voire l'incarnation même du communisme (avec tout ce que cela sous-entend). La devise du kibboutz était en effet que chacun devait consommer en fonction de ses besoins et travailler selon ses capacités. Dans les larges sociétés que sont les Etats, cette idéologie a montré ses limites et n'a pas eu le succès foudroyant qu'espérait le peuple. Dans une société plus restreinte comme le kibboutz, cela a fonctionné… pendant un certain temps.
Maintenant, la vie communautaire du kibboutz est à reléguer dans le passé d'Israël, dans son premier demi-siècle d'existence. La grande majorité des kibboutzim ne sont plus collectifs.
C'est là qu'intervient le monde de l'immobilier. Les kibboutzim sont maintenant confrontés à de graves problèmes démographiques. La jeune génération quitte les kibboutzim. Aussi ces derniers veulent-ils étendre leurs ailes aux plus larges opportunités offertes par l'économie de marché d'Israël. Le problème démographique ne peut en effet être résolu en attirant de nouveaux membres, ce qui n'est plus possible puisque le kibboutz n'existe plus.
Pour essayer de survivre, de nombreux kibboutzim redonnent à l'Etat des terrains inutilisés, qui leur avaient été confiés par le passé et qui serviront maintenant à construire des quartiers résidentiels pour ceux qui veulent vivre à la campagne et profiter des excellents services collectifs des kibboutzim sans en devenir membres.
Il y a environ 250 kibboutzim et nombre d'entre eux s'affairent maintenant à créer des annexes démographiques". Sur les 29 kibboutzim situés le plus au nord du pays, 28ont déposé une demande auprès de l'administration domaniale pour construire leurs propres extensions résidentielles. En hébreu, ce programme est appelé "Arhavot", c'est-à-dire extensions.
Iko Assa, le directeur général de la compagnie immobilière "Ampa Bagalil", spécialisée dans la promotion de ce genre de projets a confié au Jerusalem Post en anglais que ce programme serait bénéfique tant aux kibboutzim qu'au large public.
"La population de la plupart des kibboutzim est fortement en baisse, aussi il est très difficile pour les quelques personnes qui restent de maintenir le niveau de services auquel elles étaient habituées. Des pelouses luxuriantes, des salles à manger collectives qui sont maintenant généralement louées à des compagnies de restauration, une piscine, des équipements éducatifs et médicaux excellents, etc." énumère Assa. Et d'ajouter : "Ces familles qui viennent vivre dans les Arhavot ne deviennent pas membres du kibboutz, mais elles paient les taxes municipales au kibboutz et peuvent profiter des divers services proposés par le kibboutz."
Pour les jeunes couples avec de jeunes enfants, cela peut être très attractif. Le kibboutz offre tous les équipements nécessaires pour s'occuper des enfants de tous les âges, de la maternelle à la terminale dans les lycées des kibboutzim. Les enfants jouissent d'un environnement favorable et les parents peuvent travailler tous les deux sans avoir à se creuser la tête pour trouver qui gardera leurs têtes blondes.
Les prix sont d'ailleurs attrayants, surtout lorsqu'il s'agit d'une région périphérique du pays. Toutefois plus les kibboutzim sont près du centre, plus les prix sont élevés, mais la qualité de vie dans un tel paysage n'est pas négligeable. Le prix du terrain est fixé par le gouvernement ou plus précisément par l'autorité domaniale. Les Arhavot sont construites sur des terrains qui appartenaient au kibboutz et qui leurs avaient été loués à bail à long terme pour un usage agricole. S'ils ne sont plus utilisés comme tels, ils sont restitués à l'autorité domaniale. Cette dernière les loue alors à bail à ceux qui veulent construire leur maison dans les Arhavot.
Un kibboutz désireux de créer un Arhava en fait la demande au gouvernement et signe un contrat avec une compagnie de développement immobilier, qui construit les maisons et les infrastructures. Les "clients" potentiels sont d'abord filtrés par le kibboutz et s'ils sont considérés comme adaptés au projet, ils sont envoyés à l'administration domaniale pour acheter un terrain spécifique.
Le contrat prévoit que seule la compagnie qui a signé un contrat avec le kibboutz pourra construire les maisons.
Dans un kibboutz de Haute Galilée, les prix sont relativement peu élevés : une maison de 150 m² sur un terrain de 1 000 m² coûte entre 500 000 et 600 000 shekels. Dans un kibboutz situé à égale distance de Beer Shéva et de Tel Aviv, une maison de la même surface sur un terrain de 500 m² coûtera de 800 000 à 1,2 millions de shekels.
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